Blog Saint Léon

Moins de pesticides = plus d’insectes !

dimanche 14 juin 2015 par Marc ANDRE

Dans le cadre de l’éducation artistique, 160 écoliers de l’école Saint Léon à Nancy viennent de prendre part à un projet conséquent visant à inventer et réaliser des insectes imaginaires en volume. Travaux destinés à entrer ensuite dans la composition d’une œuvre collective installée en plein air dans la cour de récréation.


Ce projet vient d’être inauguré ce samedi 13 juin à l’occasion de la kermesse annuelle de l’école.


Un travail ambitieux puisqu’il visait à inscrire dans une même dynamique créatrice des élèves scolarisés du CP au CM2 sur une période de quelques semaines seulement.


Pensé au départ comme une réalisation collective en arts plastiques, le projet avait pour visée, en lien avec le projet d’école (développement durable) :
1) de dénoncer le recours aux pesticides et autres produits chimiques de synthèse aux effets néfastes pour la biodiversité,
2) de sensibiliser les élèves aux bienfaits d’une agriculture biologique, un mode de production appuyé sur des processus écologiques, respectueux de la santé des sols, des écosystèmes, de la biodiversité et de l’environnement en général.
3) In fine : d’inciter les enfants à consommer des produits issus de l’agriculture biologique.
Un projet militant, donc ! Halte aux pesticides dans nos jardins, si l’on veut voir revenir des insectes !


Au delà de la réalisation en elle-même, le projet n’a pas manqué d’atouts, pédagogiquement, puisqu’il a permis aux 7 enseignants concernés (Uta Fosseux, Marie-France Mazzini, Julie Caille, Kasia Bertram, Evelyne Fontaine, Véronique Sassi et Marc André) de mettre en lien plusieurs disciplines (arts plastiques, sciences, langage oral, lecture…) et de donner ainsi sens à de nombreux apprentissages tout en développant des compétences fondamentales essentielles telles :
· S’exprimer en écoutant et en intégrant celle des autres.
· Contribuer à se connaître ou se découvrir capable de…
· Prendre en compte les points de vue des autres enfants du groupe.
· Expliquer, argumenter ses choix et ses jugements
· Choisir, manipuler, combiner des matériaux, des supports, des outils
· Utiliser des ressources expressives de ces matériaux
· Apprendre à écouter.
· Exercer son jugement critique


Nous avions à cœur, à travers ce projet, de sensibiliser les élèves à la gestion, au traitement et au recyclage des déchets. C’est pourquoi nous avons pris l’option de n’utiliser que des matériaux de récupération. Les enfants, pour cela, ont été mis à contribution et se sont mis en recherche de tout ce qui pouvait entrer dans la composition des œuvres : bouteille en plastique – papier alu – peinture acrylique – boutons- carton – petits emballages- ballon mousse ou plastique – tissu – bouchons en plastique ou liège – grillage – paille – tuyau – cône – ruban – assiette en carton –polystyrène – papier bulle – tubes - fil de fer et fil électrique – pot de yaourt – bille – cartouche – bois – cure-dent – crayon de couleurs – bolduc – jouet – perle – coton – balle – ampoule – feutre – fil – CD – lacet- fourchette plastique – pince – peigne – papier journal – bouchon de bière – ressort – film – élastique - paillettes – sac poubelle – bidon – aiguilles à tricoter – canette – clous – fil à scoubidou – taillures de crayon – dosette pour machine – capsule de café – calque…

Le projet, dans sa mise en œuvre, fut vraiment source de motivation et d’implication pour tous les élèves.

Parce que ce n’est pas le résultat « fini » qui compte mais bien le cheminement, chaque enseignant – en se conformant à un cahier des charges précis - s’est efforcé de mener une démarche exigeante avec ses élèves, en visant une approche poétique pour chaque réalisation, dans un souci esthétique et pour une cohérence globale.

Pour un effet de masse, chaque classe participante devait s’engager à réaliser entre 3 et 5 insectes imaginaires. Afin de privilégier le côté visuel, chaque classe devait veiller à ne pas s’engager sur des réalisations trop petites. Envergure minimum : 30 cm ? Autant que faire se peut, chaque classe devait s’employer à recycler des matériaux pour chacune de ses réalisations. L’introduction de tout matériau ne devait être motivée que par la recherche d’une certaine esthétique : objet choisi pour sa forme, sa texture, sa transparence, son grain… Dans la mesure du possible, tout matériau devait être traité plastiquement par l’emploi d’une peinture, d’une colle, d’une résine, d’un liant acrylique… Chaque réalisation devait avoir une robustesse et une durée de vie au moins égale à trois jours. Point d’autant plus important que c’est une installation de plein air (pluie)


Ce fut aussi l’occasion de mobiliser des parents, venus pour accomplir les gestes techniques les plus difficiles tels que perçage, collage au pistolet-colle… MERCI À EUX !


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